L'aventure new-yorkaise d'une famille de français depuis 2007
8 Novembre 2017
Après 4 long mois d'intense préparation, me voilà marathonienne ! Et pas n'importe où ... à New York évidemment. Je peux cocher cette case dans ma "bucket list" comme disent les américains.
Qui l'eût cru ?
Moi qui soi-disant faisait de l'asthme d'effort en terminale et me suis faite dispenser d'endurance.
Moi qui me suis mise à courir il y a à peine 4 ans.
Moi qui finaissait 8 mois de traitement d'un cancer du sein il y a moins de 2 ans et passait encore sur le billard il y a 1 an pour gérer l'après.
Comme quoi quand on veut on peut !
Je me suis embarquée dans cette grande aventure avec mes copines RunChic qui pour beaucoup avaient aussi un challenge pour la vie à mener dans ce marathon : une qui avait du réapprendre à marcher il y a quelques années après une rupture d'anévrisme, une qui donne son souffle pour les enfants de ses meilleurs amis souffrant de la mucoviscidose et récolte des fonds, une qui s'était cassée le dos au ski ...
Ce furent de supers moments de partage entre RunChic de New York et de Paris.
Après les 16 semaines d'entraînement chacune de notre côté, nous nous sommes retrouvées pour des séances photos dans nos jolies tenues New Balance, notre partenaire du marathon, ou autour d'un verre, d'un plat de pâtes ou d'un tapis de yoga.
(Pour plus de détails sur l'équipe RunChic NewBalance, c'est par ici).
Cette course est juste magique et cela ne dure pas qu'une journée !
La ville vit autour du marathon bien avant (et après) le jour J. N'importe quel New Yorkais peut vous dire quand il a lieu. Le parc devient une autoroute de coureurs. Tout le monde vous encourage dans votre entraînement. Je me suis entrainée pendant 16 semaines avec un super groupe deux fois par semaine, un programme des magasins Jack Rabbit orchestré par Coach Cane. Au fil des kilomètres les amitiés se sont créées. Quand on part pour 32 km (20 miles) un samedi à 7h30 on a le temps de papoter (tant qu'on a toujours du souffle).
La veille de la course, nous nous sommes retrouvées entre RunChic (et leurs fans) au O Cabanon pour faire le plein de pâtes, comme une centaine d'autres coureurs. On n'a immortalisé le moment mais on n'a pas trainé pour aller se coucher.
Mais le plus magique c'est biensûr pendant.
La journée a commencé très tôt vers 4h du matin par un petit déjeuner avec les muffins énergétiques dont j'avais tiré la recette du livre de celle qui allait gagner le marathon ce jour là, Shalane Flanagan (Run Fast Eat Slow).
Depuis les quais du métro à 5h30 du matin à la ligne d'arrivée 10 heures plus tard, il reigne une ambiance indescriptible.
Les coureurs dans leurs plus beaux habits de récupération se retrouvent dans les longues files d'attente pour embarquer dans un bus ou un ferry pour Staten Island. J'avais opté pour le bus à la Bryant Park New York Library. Pas de petite promenade matinale en ferry pour admirer la grande dame verte (déjà expérimentée quelques semaines plus tôt pour le semi marathon de Staten Island) mais le confort d'un bus assise au chaud pendant 90 minutes. Quelques jolies point de vues quand même.
Une fois au pied du Verrazano bridge à Staten Island, on découvre des villages de différentes couleurs pour répartir les plus de 50 000 coureurs. C'est un concours de déguisements. Pour attendre plusieurs heures dans le froid, les coureurs ont empilés les épaisseurs de vieux vêtements qu'ils jèteront au départ. Entre un café et un bagel, les coureurs se posent et campent comme ils peuvent.
Puis c'est l'heure du départ. L'excitation monte. On rejoint son sas de départ, on commence à se délester de certaines couches (pas tout, il va encore faire froid sur le pont). Les coups de canon sont lancés à chaque départ de vague puis l'hymne nationale (ou autre chanson patriotique). On s'élance enfin. Malgré le temps grisâtre, je ne peux m'empêcher de faire une petite photo et vidéo souvenir.
Et c'est parti pour la traversée des 5 boroughs (grands arrondissements). Une ambiance incroyable dans chacun, qui varie. J'ai une préférence pour les différents quartiers de Brooklyn où nous passerons beaucoup de temps.
L'ambiance est fabuleuse et la foule nombreuse malgré le mauvais temps. Les concerts s'enchainent. C'est une visite express de tous les quartiers de New York en moins de 5 heures. On passe de Bedford Avenue très animé avec ses hipsters au quartier juif hassidique tout calme où ils détournent le regard de nos corps trempés et sans doute trop dénudés.
On danse au rythme des concerts devant les églises ou tout simplement des sonos installées sur le balcon de particuliers. Des panneaux avec des messages humoristiques nous font sourire alors qu'on ne sent plus nos jambes. Les enfants nous tendent des bananes. Un petit coucou aux amis ou à mes garçons sur la course me fait regagner de l'énergie.
Après le 32ème kilomètre (la plus longue distance parcourue à l'entrainement), cela devient vraiment très dur. J'ai ralenti le rythme mais j'essaye de ne pas marcher. Je me laisse pousser par la foule. Je connais bien le parcours sur ces derniers 10 kilomètres, la moindre petite montée ou descente. Je sais que ma famille m'attend à 500m de l'arrivée alors je pousse un peu encore une dernière fois, leur envoie un bisous et mets tout ce qu'il me reste d'énergie pour monter la dernière pente avant Tavern on the Green. La ligne d'arrivée est enfin là ... Et enfin je reçois ma médaille de l'un des nombreux volontaires.
Grande joie, grande émotion, j'ai réussi mon pari contre mon corps qui m'avait fait des siennes il y a 2 ans. Un grand effort pour ce corps qui a bien souffert. Je vais le laisser récupérer maintenant ... jusqu'au prochain semi marathon de New York en mars. Je ne referai pas ce marathon l'an prochain mais peut-être une autre fois pour le voir sous le beau temps et peut-être en famille. Tout le monde me dit que ce sera dur d'en faire un autre ailleurs car j'ai commencer par le plus beau (mais aussi l'un des plus durs).
Le soir même, le lendemain et encore d'autres à venir, c'est place aux célébrations ...
... et aux petits soins.
Merci à tous ceux qui m'ont soutenu et encouragés dans ce défi contre moi-même. A mon mari et mes enfants que j'ai un peu abandonné pour de longues heures d'entrainement.
MERCI, MERCI, MERCI ... MERCI LA VIE !!!
Maintenant il va falloir que je me trouve un prochain défi :-)